L’implantation de l’Université Mapon au Centre de la RDC dans la province du Maniema, à l’heure du numérique et des nouvelles technologies, est un facteur déterminant dans le développement de cette province. Par la présence d’une université tournée vers les hautes technologies, la vision du développement est désormais à la portée de tous, et devra être soutenue par tous les intellectuels, les hommes d’affaires, les politiciens, les entreprises du secteur public et privé, les ONG et ASBL, les partenaires nationaux et internationaux au développement, etc. de manière à mettre au point un plan stratégique de développement intégral de cette province, jugée enclavée de toute part.
L’université a trois missions principales : l’enseignement, la recherche et le service à la communauté. C’est dans le cadre de la deuxième et de la troisième mission, que l’Université Mapon voudrait mettre ensemble tous les chercheurs de tous les secteurs, afin qu’ils soumettent des communications devant répondre à cette question cruciale du développement intégral.
L’université Mapon, voulant faire de la province du Maniema une capitale du savoir, organise des journées scientifiques conjointes de ses deux facultés (Polytechnique et Sciences économiques et de gestion) devant permettre de réfléchir et de discuter sur tous ces aspects, regroupés en quatre axes :
- Premier axe : Education et Santé
Quelle est la qualité du secteur éducatif dans la province du Maniema, partant de l’école primaire jusqu’à l’Université. Quelle est la politique éducationnelle au sein de la province, pour favoriser la scolarisation sans exclusion de genre. Avec l’avènement du système LMD (Licence-Master-Doctorat) et la promulgation du Cadre Normatif, quels sont désormais les nouveaux défis à relever, pour permettre une formation professionnalisante des cadres universitaires. Les enseignements à distance ou en ligne, devenus désormais incontournables avec l’apparition de la Covid 19, méritent absolument d’être intégrés dans notre système d’enseignement, au-delà des défis qui restent encore à relever.
A l’instar de plusieurs provinces de l’Est, la province du Maniema est très affectée par plusieurs maladies dont le VIH-Sida. La pauvreté de la population associée à certains facteurs sociologiques et culturels, pourrait justifier cela, sans omettre les stigmates des différentes guerres, qu’a connu l’Est de la RDC. Que faire pour éradiquer cela et ainsi fournir à toute la population, des soins appropriés. Le coronavirus, une pandémie mondiale n’épargne pas non plus la Province du Maniema, qui devra aussi promouvoir une meilleure politique de lutte contre ce virus dans toute la province.
- Deuxième axe : Energie, Eau et Connexion aux réseaux
La capacité de la centrale de Kalima ne permet pas à la province d’être totalement desservie, en énergie électrique. L’énergie solaire favorisée par un soleil ardent de l’équateur, permet tant soit peu à la population d’être alimentée. D’où la nécessité de chercher les moyens de diversification de production de cette énergie, très nécessaire à l’implantation de grandes industries. L’accès à l’eau potable est encore un problème crucial, nécessitant l’implication de tous. Les eaux souterraines et superficielles abondent dans la province du Maniema. Il y a donc nécessité de mener des études qualitatives et quantitatives sur ces eaux, pour permettre une planification favorable à la production d’eau potable, gage d’une bonne santé.
L’accès à une connexion Internet « bon débit » est une nécessité pour le développement de la province. Actuellement l’internet est un moyen de recherche et de communication par excellence. Il permet aux différents chercheurs d’accéder à des millions de ressources. Cependant, malgré la présence de plusieurs fournisseurs de service internet et des sociétés de télécommunication, l’accès à une connexion internet « bon débit » pose encore problème dans la province du Maniema. Des perturbations sérieuses s’observent encore sur différents réseaux, ralentissant et empêchant parfois la connexion de la province au monde entier
- Troisième Axe : Politique, Economie et Transport
L’instabilité des institutions provinciales, entraine un manque d’adhésion de la population à une vision du développement de la province. Actuellement, avec un nouveau leadership à la tête de la province, un vent du changement s’observe, en dépit de quelques poches d’insécurité qui existeraient dans certains territoires, retardant l’implantation de plusieurs sociétés minières et agricoles dans la province.
Le secteur économique, encore très dépendant des provinces voisines, mal connectées à la province du Maniema, est très touché par une hausse des prix des denrées de première nécessité. Le carburant également est toujours à un prix supérieur, par rapport à plusieurs provinces de l’Est. L’entrepreneuriat souffre, avec comme conséquence l’absence de création de nouvelles sociétés (PME, etc.), avec comme conséquence un taux de chômage élevé et un départ massif de certaines compétences, vers d’autres provinces. Le secteur bancaire qui marche déjà bien avec la bancarisation, nécessite également l’implantation des nouvelles banques, avec des facilités d’obtention des crédits et microcrédits, nécessaires à la création et à la promotion des micro- entreprises ou start-up.
Les infrastructures routières, fluviales, et ferroviaires devront être restaurées et développées à l’instar du trafic aérien qui coute cher, mais qui est très utilisé pour l’acheminement des différents produits de première nécessité, avec comme conséquence le prix élevé des produits acheminés. Suite à la baisse du prix du billet d’avion, il se constate un trafic passager intense, nécessitant l’augmentation du nombre des vols par semaine, mais aussi la création de nouvelles compagnies aériennes, ou l’implantation d’autres compagnies privées nationales ou internationales. Le chemin de fer avec une fréquence d’un train marchandise par mois, nécessite également une amélioration de cette fréquence, qui favoriserait l’acheminement de plusieurs marchandises à moindre coût que le fret aérien.
- Quatrième Axe : Recherche Innovante, Environnement et Développement Durable
La diversification du tissu économique est une bonne stratégie dans le développement intégral. Il sera donc important de montrer comment divers secteurs peuvent contribuer au développement intégral, par une recherche innovante (Approche multisectorielle du développement). La création des centres de recherche interdisciplinaire, pourrait davantage asseoir, cette vision du développement, réunissant tous les acteurs de la société, de manière à pérenniser pour les générations futures, les acquis d’un tel développement. Le secteur minier nécessite, un inventaire de toutes les ressources minières disponibles dans la province du Maniema (substances métalliques et non métalliques, pierres précieuses et semi-précieuses, etc.) par des nouvelles campagnes de prospection et exploration. Le déploiement des services de l’Etat en vue de l’encadrement des artisanaux étant également une nécessité pour éviter le coulage des recettes de l’état.
Le secteur agricole, nécessite l’encadrement des paysans par l’octroi des crédits et microcrédits, en vue de rendre à cette province, son rôle antique et traditionnel de « Grenier de la RDC ». La caractérisation de son sol pourrait orienter les types de cultures, pouvant amener le développement d’une agriculture industrielle (Agro-industrie). La pêche et l’élevage, nécessitent également un bon encadrement qui impliquera une migration vers l’industrialisation.
L’activité minière, locomotive de la vie socioéconomique de la RD Congo est à la base de la destruction de la faune et de la flore, sans aucune politique fiable de reboisement. La forêt équatoriale traversant aussi la province du Maniema, devrait être protégée puisque la RDC est classée deuxième réservoir mondial de carbone, après l’Amazonie. Quelle politique adopter pour d’un côté protéger l’environnement et de l’autre côté produire des recettes par l’exploitation minière. Quelles politiques faut-il, pour la maximisation des recettes minières par la province tout en garantissant un développement durable.
Le numérique est devenu un mode de vie, un idéal de transformation vers des sociétés dématérialisées, un puissant instrument de socialisation et presque une extension de nous-même. La technologie d’Intelligence Artificielle améliore le rendement et la productivité des entreprises, en automatisant les processus ou les tâches, qui nécessitaient auparavant la puissance humaine. L’Intelligence Artificielle peut également exploiter les données à une échelle qu’aucun être humain ne peut accéder. Ces domaines méritent aussi d’être abordés, lorsqu’on envisage des perspectives de développement rapides et meilleures, à moyen et à long terme.
Vu tout ce qui précède, le comité organisateur des journées scientifiques conjointes, lance un premier appel à abstracts (en français ou en anglais) pour les présentations orales (en Word et PowerPoint), les posters et les présentations en ligne. Un abstract doit avoir une page au maximum, et contenir : le titre de la communication, les objectifs, les matériels et méthodes, les résultats, une conclusion et des perspectives.
Les résumés peuvent être envoyés au plus tard LE JEUDI 30 SEPTEMBRE 2O21, par mail à :
info@universitemapon.ac.cd ; faustinamuri@universitemapon.ac.cd; morgankahiko@universitemapon.ac.cd ; christophebakombo@universitemapon.ac.cd